Claude Tillier est natif de Clamecy, petite cité du nord de la Nièvre riche de son passé du flottage. Dans sa courte existence, il fut tour à tour soldat, maître d'école, journaliste, romancier, pamphlétaire.
Claude Tillier compte au rang des "hommes de Quarante-huit", ceux dont les idéaux favorables à la démocratie et à la République vont guider la révolution de 1848 - dite de Juillet ou des "Trois Glorieuses" - qui, avec la fin du règne de Louis-Philippe, sonne le glas de la monarchie en France.
N'ayant pas crainte de narguer les notables, les autorités politiques et religieuses, il mène seul de grands combats : il réclame l'avènement du Suffrage universel, la liberté de la presse, il dénonce les injustices sociales, les privilèges de classe, s'attaque à la toute puissance d'une Église conservatrice et à l'obscurantisme d'un clergé ultramontain.
C'est un idéaliste qui croit aux progrès de la science et aux espoirs qu'elle ouvre pour améliorer le sort de l'humanité.
Il exerce ses talents d'agitateur de consciences dans le journalisme et l'art du pamphlet mais la postérité retiendra de lui son œuvre romanesque. Il partage, avec l'oncle Benjamin, l'orgueil d'être roturier qui le rend fier d'appartenir au camp des humbles. Comme son héros, il arbore la gaieté comme art de vivre et antidote contre le malheur. Il revendique le droit d'insolence comme arme maîtresse contre ses oppresseurs.
Ses deux romans : Mon Oncle Benjamin (1842) magnifiquement servi par le film d’Édouard Molinaro en 1969, et Belle-Plante et Cornélius (1843), œuvres philosophiques et satiriques, portent ses idées et sont illuminées d'un humour et d'un optimisme profondément réjouissants, à l'opposé de ce que fut son existence, assombrie par la maladie, l'épuisement au travail, les persécutions et les coups reçus de ses ennemis.
Jusqu'au terme de sa vie, il ne baissera pas la garde. Il s'éteint à l'âge de 43 ans, en son domicile du 7 de la place Guy Coquille à Nevers, où la bourgeoisie clamecycoise ulcérée de ses attaques l'a contraint de s'exiler. Quelque temps auparavant, sentant sa dernière heure approcher, il lance cette boutade comme une ultime bravade : "Si je ne suis pas enterré au cimetière de Clamecy, je ne veux pas mourir".
Sa famille n'aura pas les moyens d'exaucer sa dernière volonté. Il repose au cimetière Jean-Gautherin à Nevers.
Honoré par ses pairs le jour de ses obsèques, le 13 octobre 1844, sa mémoire reste vivace dans son département.
A Nevers, en octobre 1880, un buste en bronze est déposé sur sa sépulture, au sommet de son monument funéraire (trois rochers en granit du Morvan superposés). Un autre buste (réplique du premier) est en juillet 1885 installé sur l'esplanade du palais ducal. Mais il sera subtilisé sous l'Occupation allemande, en février 1942.
A Clamecy, en septembre 1905, dans le contexte de la loi de séparation des églises et de l'Etat, on lui érige un buste, inauguré en grande pompe. En 1970 une plaque est apposée sur sa maison natale, dans le cadre d'une grande fête populaire.
En 2001, pour le bicentenaire de sa naissance, un colloque et diverses manifestations sont organisés, à Clamecy et à Nevers. A la faveur d'une grande reconstitution historique, on commémore en 2005 le centenaire de son monument, dans sa ville natale.
La ville de Nevers et ses amis (réunis en association depuis avril 2002) procèdent à l'implantation d'un lutrin mémoriel sur sa tombe en 2018, lors des journées du Patrimoine, rendant hommage à l'homme et à son œuvre ; une plaque a été ensuite apposée à l'emplacement de sa dernière maison.
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